Objectifs / choix des livres

Les livres ont été choisis parce qu’ils permettent, au-delà de l’émotion qu’ils suscitent chez l’enfant, un travail.

… N’œuvrer que dans la lecture plaisir, la lecture par imprégnation, par contacts réguliers ne favorise que ceux qui ont les moyens par ailleurs, dans leur milieu familial, de trouver un discours, un commentaire, un décryptage, une analyse des écrits. L’enfant que l’on laisse sans décodage, sans repères du monde n’aura pas le choix, le pouvoir de lire.

… Le plaisir passif ne suffit pas à ancrer un comportement de lecteur, ne transforme pas le non-lecteur en lecteur. Lucette Savin

… L’idée du plaisir se situe aussi dans l’effort, dans le travail pour comprendre.

Les livres de la malle doivent permettre de :

Ressentir des émotions, éprouver du plaisir à lire et à relire (seul, avec le maître, en famille, avec un camarade).

Débattre, confronter les points de vue, interpréter avec l’aide du maître. « Il est important de conduire les élèves à une attitude interprétative : le sens d’un texte littéraire n’est jamais totalement donné, il laisse une place importante à l’intervention personnelle du lecteur ou de l’auditeur… »

Prolonger l’œuvre par des créations personnelles et ou collectives. C’est la liaison lecture/écriture. En prolongeant le texte littéraire, en le complétant, en le détournant, l’apprenti écrivain va enrichir son lexique, apprendre à structurer son langage, et mieux encore s’approprier des structures syntaxiques, se construire des modèles qu’il réemploiera dans ses textes personnels. C’est aussi : « un autre moyen de rendre plus assuré la compréhension d’un texte ». C’est aussi favoriser des créations artistiques à partir des albums.

Ouvrir à l’enfant découvreur les portes du monde :

Les débats en classe vont nourrir sa réflexion sur des sujets tels que la discrimination (Sophie la vache musicienne), la guerre (Pourquoi, Flonflon et Musette), l’écologie (Le point d’eau), la culpabilité (Le jour où papa a tué sa tante), la mort (les couleurs de la vie)… D’autres lectures, d’autres recherches viendront compléter ces prises de conscience et déboucher sur des productions telles que poèmes, affiches…

Les thèmes abordés dans les livres peuvent aussi être exploités en « découverte du monde » : sur la classification du monde animal (Mais où est donc Ornicar ?), pour expliquer la naissance (Graine d’amour de J.Teulade), pour découvrir les continents et les différents écosystèmes (Le point d’eau de Graeme Base), pour s’immerger dans le passé (Avant la télé d’Yvan Pommaux) …

Les œuvres littéraires tissent enfin des liens entre elles et avec les autres formes de langage comme la peinture. Difficile de ne pas aller à la rencontre des œuvres de Magritte en lisant A. Brown (Histoire à quatre voix) ou pour les adultes R. Queneau (exercices de style). Les livres de Yvan Pommaux ( les enquêtes du détective John Chatterton) ou de G. de Pennart (Le loup sentimental, le loup est revenu) renvoient aux contes traditionnels. « les lectures littéraires doivent être choisies avec soin et organisées en parcours qui permettent de retrouver un personnage, un thème, un genre, un auteur… Par là, l’habitude de fréquenter les livres devient progressivement une culture. »

A travers cette malle c’est la construction d’une culture partagée qui est visée. Il faut y ajouter le désir d’offrir le maximum de variété dans :

-          la difficulté, la qualité littéraire, la structure du texte,

-          la forme du livre,

-          la technique employée dans les illustrations (collages, encres, peinture…),

-          l’éditeur.

En proposant une malle d’une vingtaine d’ouvrages, l’enfant peut exprimer un véritable choix. L’objectif final n’étant pas d’avoir tout lu intégralement !

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